|
|
|
Solange Chivas |
Archetière |
|
|
|
|
|
|
545 route des Vendrans 84410 Bedoin - FRANCE Tél. : (+33) 04 90 62 47 82 Port. : 06 28 93 03 07 |
|
|
|
|
|
|
Archets Renaissance & des périodes baroque et classique |
|
|
|
|
I - Bref historique : |
|
Initialement l’archet
se caractérisait par l’emploi qui lui était destiné
: musique de chambre ou de danse (exemple : « archet
de sonate ») et par le pays dans lequel il était joué
(style français, italien, allemand… : « archet de danse
italien »). L’archet s’est ensuite défini à travers
des écoles et des noms de violonistes : Biber (1644
- 1704), Torelli (1700), Tartini (1740),
Cramer (1770), Viotti, Mozart…Ces musiciens ont contribué
fortement à faire évoluer l’archet en apportant chacun
leurs réflexions pour une évolution progressive de l’archet.
Le métier de « facteur d’archets » s’individualise vers
1770. Les archets commencent à être signés. Des noms d’archetiers
émergent. En France ce sont les Duchaine, Meauchard, Lafleur,
Tourte (toute une famille), en Angleterre, la famille
Dodd, Smith, en Italie, Tononi… Avec François Tourte,
dit « le jeune », nous arrivons à la forme moderne vers
1830 ; il est à l’archèterie ce que Stradivarius est à
la lutherie.
|
|
II - Évolution de l’archet
/Aspects techniques |
|
Sur ce sujet je propose une conférence d'une heure "Evolution de l'archet au cours des XVIIe et XVIIIe siècles" (diaporama avec iconographie).
Les hausses sont d'abord coincées et peuvent le demeurer jusque vers 1750, c'est à dire la fin de l'époque baroque.
On trouve aussi un mécanisme à crémaillère, peu usité. Le mécanisme à vis écrou apparaît un peu avant 1700 mais n'est régulièrement utilisé qu'à partir de 1750.
Dans le catalogue, en l'absence de toute mention, la fixation de la hausse est à vis écrou.
La présence d'un bouton n'implique pas nécessairement l'emploi d'un tel mécanisme : le bouton peut n'avoir qu'un rôle d'équilibrage. |
|
|
|
|
III – Les matériaux |
|
|
|
Les bois locaux étaient, au départ, les seul utilisés ; il s'agit des fruitiers, de l'if ( utilisé en archerie), du frêne (voir Catalogue > Contrebasse), du mélèze... Leur usage s'est poursuivi même si l'amourette est devenue le bois le plus utilisé. |
|
|
|
L'amourette est un bois exotique (Guyane française, Guyana, Surinam, Nord de l'Amazonie brésilienne).
L'arbre appartient à la famille des Moraceae, comme les mûriers du Midi. C'est le cœur de l'arbre que l'on utilise en archèterie.
Il fournit un bois moucheté très dense (densité supérieure à 1 : il coule dans l'eau). On l'utilise également en marqueterie, coutellerie, tournage...
Il existe d'autres amourettes, comme l'amourette franche, non mouchetée (baguette du bas sur la photo ci-contre), également employées en archèterie. |
|
|
On trouve également des archets réalisés en "bois de fer" : bois exotiques sombres recouvrant plusieurs essences : grenadille*, ferréol** (photo ci-contre supérieure), boco** (photo ci-contre inférieure) ...Sur les photos, l'aubier, clair, recouvre le bois de coeur, seul utilisé.
*Voir Catalogue > Violoncelle / N°1bis
**Voir Catalogue > Violon > Violon classique et Violoncelle |
|
|
|
|
|
Le pernambouc (Pernambouc echinata, Casealpiniaceae) est
un bois du Brésil qui tire son nom de la région où il pousse,
dans le Nord- Est Brésilien. Importé pour fabriquer une teinture rouge,
il est présent en Europe dés le Moyen-Age. Il est déjà mentionné
en archèterie dès le XVIIe, mais ce n'est que vers 1780 qu'il est utilisé régulièrement.
Les archets modernes, du moins ceux de qualité, sont en pernambouc. Ce bois allie rigueur, nervosité, flexibilité
et légèreté ; il est plus adapté, en cela, que l'amourette pour exprimer le cantabile classique et romantique.
|
Le pernambouc est, aujourd'hui, une espèce très menacée par la déforestation brésilienne : son importation et son usage vont
être d'avantage réglementés dans le cadre de la convention de Washington. La profession s'est organisée au sein de la Comurnat (voir "Infos & Liens")
pour proposer des solutions à ce grave problème. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L'ivoire peut être
utilisé pour confectionner hausse et bouton.
Pour des raisons déontologiques et esthétiques (voir ci-dessous) j'emploie,
de préférence, l'ivoire de mammouth (fossile)
à celui d'éléphant. Le commerce de ce dernier ivoire est, par ailleurs, très réglementé.
Sur le plan esthétique, l'ivoire de mammouth est veiné alors que celui
d'éléphant est uni. En effet, chez ce dernier, la croissance des défenses a lieu
toute l'année alors que chez le mammouth elle est très saisonnée,
comme le climat et l'offre alimentaire de la steppe nordique (voir "POUR LA SCIENCE", dossier hors-série avril-juin 2004).
Dans le catalogue, "ivoire" sous entend d'éléphant ; l'ivoire fossile est appelé "mammouth". On peut voir des hausses en ivoire des deux origines dans Catalogue > Violoncelle.
|
|
|
|
L'ivoire peut être remplacé par de l'ébène ou
d'autres bois, ainsi que par l'os, plus lourd,
ou la corne (bouton). Ces matières ne
sont pas choisies qu'en fonction de critères
esthétiques : elles contribuent, par leur différences
de densité, à l'équilibre de l'archet. |
|
|
|
|
|
Ormeaux et autres coquillages sont employés dans la confection de
parties de la hausse à partir de la fin du XVIIIe :
grains, écussons et recouvrement. La hausse peut-être
aussi en écaille de tortue. |
|
|
|
Depuis le XIXe on utilise
le métal dans la fabrication de la hausse, pour la virole
(le passant) et le talon. On emploie du maillechort (alliage inaltérable de cuivre, de zinc et de nickel
qui imite l'argent), de l'argent ou de l'or,selon
la qualité de l'archet.
Un fil d'argent (argent sur soie ou argent plein) sert
à réaliser la garniture. Cette protection contre
l'usure peut-être simplement en cuir, comme la poucette. |
|
|
|
Blanc, noir ou gris,
de provenances et de qualités variées, le crin de
cheval demeure irremplaçable, malgré de nombreuses
tentatives faites avec d'autres matières. Ses propriétés
mécaniques (élasticité et solidité) (voir article de
la SFV N° 5 et 6 de P. Jacquier) assurent une grande
résistance à l'usure et à l'allongement.
Après avoir été trié, calibré et nettoyé, les crins
sont regroupés et vendus au poids et en fonction de
leur longueur ; il ne reste d'une queue environ que
50 g de crins utilisables pour l'archèterie.
Le prix varie selon la provenance, la qualité et la
couleur. Le crin blanc, le plus utilisé à partir
du XVIIIe, " est plus doux pour les archets " (Damonville).
Il est aussi le plus onéreux pouvant atteindre 350
€/kg. L'utilisation du crin noir est fréquente
au XVIIe, répondant plus à l'esprit de " l'archet articulateur
". Aujourd'hui, les contrebassistes modernes l'utilisent
ainsi que le crin gris.
Une mèche de violon moderne est constituée de 80 crins
environ (cela varie en fonction des désirs de chacun
et le la conception de l'archet). Celle-ci est moins
fournie à l'époque baroque : Loulié parle de 50 à 60
crins par mèche.
L'usure du crin est très variable en fonction
du jeu et de l'utilisation de chacun. Quelquefois simplement
sale il demande à être nettoyé : je vous recommande
pour cela un tissus imbibé d'alcool. |
|
|
|
A base de gemme (résine du pin maritime), exsudée par des fissures naturelles
ou par des incisions qu'on pratique dans le tronc, et
de galipot (même résine qui, après évaporation,
est exempte d'huiles essentielles), la colophane peut-être
blonde, blanche, rouge en fonction des rajouts. Colophane
à la térébenthine de Venise (gemme de mélèze), au goudron,
au mastic en larmes…etc. La colophane est plus ou moins
sèche : à chacun de faire son choix en fonction de son
instrument, des conditions climatiques …
On trouve diverses recettes de fabrication. Maître
Rambaux pratiquait, en 1845, le mélange suivant : galipot
50 g, résine blonde 50 g, térébenthine de Venise
5 g. Autre recette pour une colophane de contrebasse
: galipot 50 g, résine 50 g, cire jaune 15 g, poix
blanche 40 g. |
|
|
|
|
|
|
Retour début de page |
|
|